Projets
La commune de Grasse, située dans les Alpes-Maritimes a entrepris un projet de modernisation à travers le remplacement de 5671 points lumineux sur deux ans.
La volonté de faire appel à un fabricant français situé à 30 kilomètres de la ville a fait naître une belle collaboration avec la société RAGNI.
À l’issue de plusieurs études d’éclairement, la commune a pris conscience de l’importante pollution lumineuse engendrée par les anciennes installations :
« L’équipe municipale a souhaité initier une nouvelle dynamique encore plus vertueuse en matière de transition énergétique et de respect de l’environnement en adoptant un schéma directeur d’aménagement lumière (SDAL) fixant les grandes orientations en matière d’éclairage urbain. » explique Carine GIOVINAZZO, Ingénieure au service Transition Énergétique et Écologique de la ville de Grasse.
Soucieuse de préserver son cadre de vie et sa biodiversité exceptionnelle, la ville a pour objectif de réduire sa consommation énergétique d’ici la fin des travaux en mai 2025. Et pour y parvenir, la commune souhaite que l’ensemble de son parc d’éclairage public intègre la technologie LED.
Le luminaire DEIKO au cœur de la "capitale mondiale du parfum"
Grâce à ses caractéristiques techniques en totale adéquation avec l’ADN de la commune, le luminaire fonctionnel DEIKO a su séduire par sa forme ovoïde et s’est vu installé dans de multiples routes grassoises.
Carine GIOVINAZZO ajoute : « La lanterne DEIKO consomme peu d’énergie et a une longue durée de vie (plus de 20 ans). De plus, le choix de la température de couleur de la LED en blanc chaud et en ambré permet de réduire notre impact sur la biodiversité. Nous avons également été convaincus par son éclairage asymétrique routier de haute performance tout en veillant au respect de la réglementation contre les nuisances lumineuses. Le fait que ce modèle ait été conçu dans le respect des critères environnementaux de rentabilité énergétique, de recyclabilité et d’interopérabilité constituait également un plus. ».
Le choix du RAL est un clin d’œil à la charte du mobilier urbain de la commune. Cette teinte nommée « mars 2525 sablé » très naturelle apporte sophistication et modernité à l’environnement grassois.
La municipalité, partisane de l'abaissement et de l'extinction nocturne pour des raisons écologiques et économiques
Depuis le couvre-feu instauré pendant la crise sanitaire en 2020, la commune a initié l’extinction nocturne et l’abaissement sur diverses tranches horaires dans le but de permettre la réduction de la luminosité aux heures creuses.
Cette initiative ainsi que le passage en LED ont permis une économie d’énergie de 15% soit 700 000 kWh/an (l’équivalent de 140 foyers) ainsi qu’une économie financière de l’ordre de 175 000€/an.
« Aujourd’hui, la zone d’extinction nocturne a été élargie grâce à la programmation en usine des drivers. 49% du parc a été programmé avec un abaissement du niveau d’éclairement entre 23h et 5h, 3088 points lumineux (soit 44% du parc) sont éteints entre 23h et 5h et seul 1% du parc n’est ni concerné par l’abaissement, ni par l’extinction : le centre-ville. » précise Carine GIOVINAZZO .
Du côté des habitants, les avis sont partagés :
« La municipalité de Grasse reçoit régulièrement des sollicitations de la part des habitants, exprimant leur souhait d’étendre la portée de l’extinction nocturne à davantage de points lumineux.
A contrario, certains habitants sont pour le rétablissement de l’éclairage public en raison d’un sentiment d’insécurité bien qu’elle n’ait eu aucun impact en termes d’incivilités selon une étude réalisée en transversalité avec la Police Municipale et le Centre de Surveillance Urbain. »
Grasse récompensée pour son engagement
La ville est particulièrement fière d’avoir reçu le label « Ville Étoilée » en 2021. Cette distinction fait écho à la labellisation « Réserve Internationale de Ciel Étoilé » (RICE) attribuée en décembre 2019 au territoire « Alpes Azur Mercantour » par l’International Dark Sky Association, basée aux États-Unis. La Commune de Grasse soutient activement cette initiative.
Et l'intégration des nouvelles technologies ?
Les projections ont démontré que le gain en termes d’économie d’énergie et de service rendu se révèlerait inférieur à l’investissement.
La municipalité a beaucoup investi dans ce projet qui restait une priorité écologique ne permettant donc pas d’intégrer cette solution sur le plan budgétaire.
La ville de Grasse a tout de même opté pour de la détection de présence dans certains de ses parcs.
Nous remercions M. le Maire par son témoignage ainsi que Mme Carine GIOVINAZZO, Ingénieure au département Transition Énergétique et Écologique de la ville de Grasse pour avoir répondu à cet interview. Un grand Merci également à Virginie AMEINGUAL de l’agence AUSE qui a permis ce beau projet.